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Revue ARGUMENT ( numéro 10, oct./dec. 2024 ) interview par Eduardo Perez Viloria ( poète , écrivain )

  • Photo du rédacteur: marie pervenche ruiz
    marie pervenche ruiz
  • 9 juil.
  • 13 min de lecture

Dans cette interview, laissez-nous vous inviter à explorer le processus créatif de ses œuvres les plus emblématiques, à révéler les influences qui ont fondé sa vision artistique et une partie de ses réflexions sur le rôle de l'art. Nous allons découvrir de près la femme derrière l'artiste, ses défis et ses triomphes, et comment chaque expérience vécue se traduit en une nouvelle proposition performative qui résonne avec les préoccupations et les espoirs de notre temps.

Qu'est-ce qui vous a motivée à utiliser l'art performatif comme outil de militance politique et sociale?

Déjà, pour moi tout ce qui est conceptuel est compliqué alors là, déjà c'est conceptuel et donc compliqué. Pour essayer de dire quelque chose à ce propos, je dirais que je n'ai aucune motivation de cet ordre ! Aucune motivation ne me pousse dans le sens de « Ah, j'ai envie de militer aujourd'hui, donc je vais faire de l'art ». Ma démarche est en réalité tout à fait contraire d'abord, je fais de l'art, et ensuite celui-ci devient sujet à politisation. Mon point de départ n'est jamais militant, il est artistique !

À la base, je ne me considère d'ailleurs même pas comme une artiste sociale et politique, je suis une « artiste-artiste », ou une artiste, point. Cette ambiguïté dans la manière de me considérer comme une artiste engagée vient de mon utilisation du réel comme décor et de mon corps comme matériau.

Votre corps ! la source de tout votre art...

Oui, mon corps - Marie Pervenche a 50 ans - il a vécu, il est femme, il dit beaucoup de choses par son physique, et quand il performe dans le réel, c'est avec tout son passé, son histoire. Il dit des choses sociales et politiques en lui-même, car il n'est pas juste une enveloppe, une coquille vide, une surface neutre avec rien derrière. C'est une entité à part entière, un matériau vivant marqué par l'expérience et si l'on peut sans doute ressentir l'impact politique et social dont il est porteur, il n'est pas non plus réductible à cela.

Cette identité n'est que l'identité physique de la performance, je dirais que c'est son ADN, un peu comme un enfant qui hérite d'un physique, d'un mental et d'un milieu culturel contre lesquels il ne peut rien, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire, il est ce qu'il est, mais il n'est pas réductible à cela non plus ! L'œuvre, c'est avant tout autre chose que moi, mes intentions et tout ce que je pourrais en dire. Souvent, on me dit "super- engagée" , surtout en ce moment où je viens d'accomplir une performance devant le siège du RN, mais si ma performance ne se limitait qu'à cela, pour moi, ça n'aurait aucune valeur artistique. Le sujet est fort pour nous tous et nous toutes à un niveau existentiel, mais ce n'est pas l'enjeu pour moi, et je serais attristée de n'être que la porte-parole d'une évidence politique.

Quelles sont les causes sociales et politiques qui vous passionnent le plus et comment Se reflètent-elles dans votre travail ?

Déjà, par la pratique de mon art, en exigeant d'être considérée comme un homme, comme les autres, avec autant d'espace et de valeur ! J'appartiens à la troisième vague féministe, et cela se reflète avant tout par le fait de lutter en permanence contre le "mansplaining"  de mes collègues artistes et la dimension absolument patriarcale et sexualisante du monde de l'art. Me saisir de l'espace public me demande aussi beaucoup de courage, comme d'ailleurs la place publique en elle-même, pour y imposer ma présence féminine. Lorsque j'arrive à être considérée comme une artiste et non pas comme une femme artiste, pour moi, c'est gagné !

Ma dernière performance devant le siège du RN procède d'une peinture que j'ai réalisée il y a plus de quatre ans, une sorte de femme monstre qui lançait une boule pour décaniller les quilles phalliques du patriarcat. Voilà comment mon engagement féministe se reflète dans mon travail ! Dans ma performance Tu ne nuiras pas, on peut percevoir mon engagement en faveur des droits LGBT. En obligeant la police à ne me considérer ni comme homme ni comme femme grâce à la palpation, j'ai contraint l'autorité à reconnaître l'existence queer en tant que possible. Le fait de faire ces performances-là et d'expurger physique- ment la part infâme du monde auquel j'appartiens me permet d'avoir moins de colère !

Pouvez-vous nous parler d'une performance spécifique qui a eu un impact significatif sur une cause sociale ou politique ?

À propos d'Existence moindre, il y a eu un impact significatif. J'avais détouré mon corps à la craie, comme sur une scène de crime, et un des enfants migrants présents tous les jours sur la place de l'Hôtel-de-Ville à cette heure-là a pris la craie et a écrit OMI à l'intérieur du corps. Sa mère n'avait pas survécu à la traversée de la Méditerranée, et il y avait vraiment là une manière de deuil symbolique. C'était très poignant et très triste ! De toute façon, chaque fois que j'accomplis une performance, il y a une interaction automatique qui produit un impact sur une cause sociale et politique. Il y a toujours un avant et un après, une empreinte indélébile qui reste et qui modifie le réel à jamais tel jour, à telle heure, en tel lieu, il s'est passé ceci ou cela, et nul ne peut dire que cela n'a pas été !

J'agis dans une normalité moyenne qui, par facilité, a tendance à la reproduction du semblable et, dans cette routine du réel qui, par habitude ou par pure fainéantise, n'invente jamais rien, je viens rompre une dimension prévisible, déterministe et causaliste.

Chaque fois que j'interviens dans une réelle mécanique, je casse la démarche du passant et je ne m'en excuse jamais !

Comment intégrez-vous la critique sociale dans vos performances ?

Je l'intègre, car elle m'aide à aboutir mes performances, mais ce n'est jamais un but en soi. Si je reprends cette performance d'Avignon dans laquelle j'ai vomi tous les soirs pendant trois soirs, j'ai bien choisi ce festival comme l'un des moments culturels les plus épouvantables au monde pour les artistes et le monde de l'art, mais la critique de la critique n'était pas mon but de départ. Il s'agit pour moi d'aiguiller un train en que j'ignore ! marche le plus logiquement possible, mais vers une direction

Qu'espérez-vous que le public retire après avoir vu l'une de vos performances politiquement engagées ?

Souvent, il y a des gens qui me disent : « Ah, ça m'a fait du bien ! » Pour eux, c'est un genre d'exutoire : "Ah ben, il y en a qui le font et ouf, tu me représentes moi, et c'est ce que je voudrais faire même si je ne peux pas, que je suis loin , que je n'ai pas l'énergie, pas les capacités, les compétences ou je ne sais quoi, mais j'adore! "  

Sur les réseaux sociaux, il y a des " repostés " avec des commentaires encourageants, et j'ai l'impression de fédérer un peu cette voix des sans-voix. Certains ont aussi un regard plus artistique et découvrent la puissance d'une œuvre en direct, parfois ils pleurent, et ça permet une introspection, des questions. Ça, c'est ce que je constate de l'effet produit, mais ce que j'espère vraiment, c'est que ça donne le goût de la liberté à d'autres, que ça contamine comme une bonne grosse maladie incurable et que l'on se dise : « Si cette pauvre fille, petite, âgée et fragile peut le faire… pourquoi pas moi ? » Donner le courage à d'autres d'être ce qu'ils sont et de faire ce qu'ils veulent!

Avez-vous été confrontée à la censure ou au rejet en raison du contenu politique de vos performances ? Et comment avez-vous géré cela ?

Dès que je suis un peu nue ou que je me confronte au pouvoir, la censure rapplique évidemment, mais il s'agit avant tout d'une problématique d'autocensure, et c'est contre cette censure-là essentiellement que je dois lutter. Comment j'y arrive? En me mettant en mode robot, je ne réfléchis pas et je fonce. Je me fixe des dates pour accomplir des performances, j'appelle ma photographe, ma vidéaste, je planifie tout, je lance des invitations afin de m'engager auprès d'un public et de m'obliger vis-à-vis de celui-ci. Au dernier moment, même si j'ai très peur, comme j'ai tout enclenché, il faut y aller, je n'ai pas le choix ! Quelques jours avant, je m'empêche de réfléchir, je me coupe des gens et je n'écoute plus personne, surtout pas mes petites voix qui me disent "faut pas le faire" (pour plein de raisons tout à fait légitimes) et je trace ma route, je trace ma route, je trace ma route ! Par ailleurs, dans une démocratie libérale, on pourrait se dire qu'il n'y a aucune censure, mais c'est beaucoup plus insidieux, car cela se fait par une invisibilisation des œuvres et des artistes, parfois même par les institutions culturelles elles-mêmes. Il faut se battre contre tout ça aussi, rendre visible l'invisible, dire que tu fais de l'art alors que ce n'est pas la place que la société avait préparée pour toi.

C'est pour cela qu'au lieu d'attendre qu'on vienne me chercher pour une salle, une expo, un lieu officiel ou je ne sais quoi, je me mets dans la création et simplement... je bosse !

Comment votre travail est-il reçu dans les différentes communautés et autres groupes sociaux ?

Il est bien reçu dans le monde "réellement" underground, et j'ai beaucoup d'encouragements chez les minorités queers, féministes, artistiques, performatives, et c'est ça qui fait plaisir. Pour les médias, c'est plus compliqué parce que je ne suis pas validée par d'autres médias donc ça se mord un peu la queue. Puis il faut être sur la bonne ligne politique et donc voilà, avec Bolloré tant pis!

Ce qu'on appelle vulgairement le « grand public », en revanche, ne me reçoit pas du tout. Il faut faire pas mal de pédagogie en expliquant ce qu'est la performance, et c'est là que je me rends compte que je suis vraiment dans une niche.

Au début, j'entendais beaucoup de: « Oui, bon, prendre un déguisement et aller se coucher par terre les quatre fers en l'air pour faire le buzz, ça je peux le faire ! » Et en fait, le rythme de mes productions, avec chaque fois une identité propre et des costumes différents, parfois très travaillés, a fait la différence… J'entends de moins en moins l'idée que je fais de la provoc, pour de la provoc. Mais bon, pour le grand public, l'art est encore fortement lié à un savoir-faire de type "artisanal".

Qui sont vos références dans le domaine de l'art politique et social ?

Dès qu'on accorde un adjectif au mot art, pour moi, ce n'est plus de l'art. Mais bien sûr, des personnalités comme Marina Abramovic et Piotr Pavlenski font partie de mes références en matière de performance, mais le maître, le modèle absolu, c'est avant tout Dali qui était lui-même une performance vivante et qui envisageait chaque instant de sa vie comme devant être performatif ou ne devant pas être ! Cependant, mes véritables influences se situent d'abord dans le champ de l'histoire de l'art, surtout pictural. Mes références intellectuelles, elles, tournent autour de Judith Butler bien qu'à la base mon art se soit développé dans une dynamique de pensée purement bergsonienne.

Avez-vous collaboré avec des organisations politiques ou des mouvements sociaux ? Et comment s'est passée cette expérience?

Je me suis toujours investie dans des organisations politiques et sociales à titre personnel, mais jamais dans le cadre d'une collaboration. Cette volonté de ne pas mélanger l'activité artistique avec le social vient de mon dégoût du social washing!

Quel impact le travail avec des collectifs et des mouvements sociaux a-t-il sur votre processus créatif ?

C'est compliqué parce que j'ai l'habitude de travailler seule, en face à face avec mon art. En général, cela génère trop de contraintes, de compromissions et de frustrations pour moi. Chacun a une idée bien précise de ce qui devrait se faire, de ce qu'il veut par rapport à ce qu'il est. De plus, le risque de figer l'œuvre, de l'enfermer dans un cadre spectaculaire qui n'aurait rien d'autre à donner que ce qu'elle dit déjà est beaucoup plus élevé. 

De toute façon, je suis très perso, très égocentrique ; sinon, ça clashe... c'est moi, moi et moi seule !

Quels sont les plus grands défis que vous rencontrez en combinant art et activisme?

Le plus grand défi, c'est la peur. Je défie ma peur ! Il n'y a pas une performance où je ne suis pas allée à reculons, où je n'ai pas dû trouver des procédés pour surmonter cette peur. Surmonter cette peur me rend plus forte chaque fois, et une chose que j'ai faite il y a deux ans en balisant à mort, aujourd'hui, me paraît facile. C'est un peu comme dans les jeux vidéo : lorsque tu passes des paliers et que tu gagnes des vies, à la fin du game,

tu deviens un warrior!

Quelles stratégies utilisez-vous pour maintenir la pertinence et l'efficacité de vos performances dans des contextes sociaux et politiques changeants?

En fait, ma stratégie, ce n'est surtout pas de stratégie ! Je reste sur mon déroulé artistique, en partant de mon étude originelle à l'huile jusqu'au moment où je dois faire usage de mon corps dans le réel. Il n'y a pas de méthode définie à l'avance, hor- mis celle-ci : une fidélité à l'œuvre dans son développement personnel.

Puisqu'il n'y a pas de stratégie, il n'y a pas non plus d'anticipation particulière quant aux contextes sociaux et politiques changeants. C'est parce que je me fiche de tout ce qui se passe que, quand cela interagit, ça explose! Des élections, des problèmes de migrants, des attentats, un climat politique et social plus ou moins tendu, n'importe quoi, tout cela ne peut que rentrer en résonance avec l'actu.

J'impose une performance qui a mis quatre ans pour aboutir à cette date précise, à cette heure précise, en ce lieu précis. C'est un accouchement… personne ne l'arrête. Qu'il pleuve, qu'il vente, on ne dit pas à l'enfant à naître : "Ah non, demain parce qu'aujourd'hui les conditions ne sont pas idéales. "  Il n'y a pas le choix, c'est là, pouf, c'est le bon moment et c'est tout!

Comment gérez-vous la pression et le risque liés à l'activisme politique à travers l'art ?

Même si j'ai toujours peur, pour limiter cette peur, je sécurise au maximum ma performance. On a l'impression que c'est de l'improvisation totale, et souvent on me dit: "Ah tiens, demain, pourquoi tu ne ferais pas une performance pour tel ou tel événement ? " Mais en fait, non. Ma performance est préparée depuis au moins six mois, notamment au niveau des costumes et du lieu que j'étudie dans tous les sens pour en explorer toutes les possibilités. 

Quand le timing est prévu, je borde au maximum tout ce qui peut être sécurisé, le plus possible en développant logiquement chaque direction imaginable à son paroxysme. J'essaie de pré- voir le plus de situations possible. Par exemple, pour le RN, si je n'avais pas eu le temps d'accoucher par le haut, je l'aurais fait en urgence par le bas selon une circonstance bien précise. Même si ma performance avait été arrêtée encore plus rapidement, elle se serait faite quand même, fût-ce en dix secondes. Du moment où je l'ai prévue et sécurisée, je ne vois pas ce qui pourrait l'empêcher, même la mort ! 

La mort est toujours ma grande peur lors de mes anticipations techniques. J'imagine toujours le pire scénario, mais je suis prête, c'est envisagé. Quand un policier m'a poussée et que je suis tombée, même si ça ne m'a pas fait mal, j'étais préparée, je connaissais cette possibilité ! Il y a une préparation men- tale obligatoire aussi, pas seulement technique, une sorte de lâcher-prise total à atteindre pour accepter l'inattendu. Quand tu démarres ta perf, c'est : « Ok, je suis ok pour ça, ça n'est pas subi ! »

Comment envisagez-vous le rôle de l'art performatif dans l'avenir de la militance politique ?

Il n'y a pas d'histoire de futur, c'est déjà ainsi que ça se passe. Le politique et le performatif sont déjà impliqués ensemble. Mes performances donnent à d'autres des idées pour le combat et la résistance politique, activiste et militante. Par exemple, les Femen ont performé avec du sang sur leur pantalon blanc quinze jours après que je les ai croisées dans cet état lors d'une manifestation féministe. L'art performatif inspire en direct, et avec les réseaux sociaux, ça va très vite, et l'impact est quasi immédiat. Des matrones aux suffragettes, cet effet de vase communicant entre art et militantisme existe depuis la nuit des temps. All is connected!

Quels conseils donneriez-vous aux artistes qui souhaitent intégrer une approche politique et sociale dans leur travail ?

Moi, je n'ai aucun conseil à donner, parce que vraiment c'est juste "ben, vas-y, let's go, mets-toi au boulot" et ce sera déjà politique et social ! L'art est une activité complète, physique, psychologique, morale, mentale et intellectuelle qui engage tout l'être. Il faut juste concrètement se mettre au travail ici et maintenant, et arrêter de se poser des questions. À la limite, la lecture politique et sociale de l'œuvre dépend plutôt du spectateur que de son auteur !

Comment votre engagement envers les causes sociales et politiques à travers l'art vous a-t-il changé personnellement ?

Ce qui m'a changée, c'est d'abord de "faire", de plonger la tête la première dans mon art en l'exerçant ! À partir de là, le fait d'être confrontée à des questions du réel en tant que matériau m'oblige à réfléchir à des problématiques sociales et politiques qui ne se seraient jamais présentées à moi avec une telle urgence. Ce travail, je le mène à travers des podcasts pour des auditeurs, mais ce sont en réalité des problématiques que je cherche à résoudre ou au moins à poser pour moi-même. C'est ce travail-là en priorité qui change ma vision du réel et l'enrichit absolument !

Que souhaitez-vous accomplir en matière de changement social et politique avec votre art à long terme ?

Écoutez, mes perfs sont un appel à la liberté. La vie ne m'avait pas choisie pour être libre et, en tant que minorité, l'invisibilité était la seule place qui m'était réservée ! Aujourd'hui, je suis une artiste reconnue par mes pairs et j'ai imposé mon droit à m'exprimer comme je le souhaite en faisant simplement usage de ma liberté ! J'ai un ami qui, un jour, a levé son verre et a dit: "À ma grand-mère qui est morte et à Marie qui nous donne l'inspiration!" Même si, au bout du compte, mon travail n'est pas de l'art - seul le temps pourra le dire rien que la démarche de faire quelque chose de complètement absurde dans un monde qui semble absolument figé peut faire dire à certains: " Mais oui, c'est possible!" 

Elle n'a pas d'argent, elle vit à la campagne, elle n'est pas canon, elle a 50 ans, elle est de petite taille, c'est une femme avec un parcours borderline, elle appartient au spectre du monde queer. Je ne dis pas que c'est une des pires conditions, mais ça donne malgré tout beaucoup de possibilités à plein de monde en fait. C'est surtout ce que j'aimerais accomplir comme changement social et politique à long terme : l'usage de la liberté avant toute chose.

Soyez libres et n'ayez pas peur !

Comment percevez-vous le rôle des artistes dans la lutte pour la justice sociale et les droits humains dans le contexte actuel (l'ultradroite gagne du terrain en France) ?

Aujourd'hui, l'important pour moi, c'est de ne pas être tiède : "Les tièdes, je les vomirais ! " Voir les gens qui disent " Oui, bon, ça ne changera rien, les nazis, la gauche, la droite, tout ça c'est pareil ", ça me désole.

Comme dirait Jankélévitch, la lutte, c'est d'abord dire catégoriquement  "oui" ou catégoriquement " non ", et c'est absolument ce que fait ma performance lorsqu'elle exprime ce oui ou ce non de manière absolue et catégorique !

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